SARL ou SAS : quelles différences en France et quel statut choisir ?

Introduction

En France, lorsqu’on crée une entreprise, deux formes juridiques reviennent souvent : la SARL (Société à Responsabilité Limitée) et la SAS (Société par Actions Simplifiée). Ces deux statuts sont très répandus, mais leurs règles de fonctionnement, leur fiscalité et leur souplesse diffèrent.
Dans cet article, nous allons comparer SARL vs SAS de manière claire, avec des exemples concrets, pour vous aider à comprendre quel statut est le plus adapté à votre projet.

1. Définition simple des deux statuts

SARL (Société à Responsabilité Limitée)
C’est une société encadrée par la loi, avec des règles assez strictes. Elle est souvent choisie par des entreprises familiales ou des petits groupes de fondateurs qui veulent un cadre sécurisé.

Exemple : deux frères qui ouvrent une boulangerie et veulent se partager la gestion choisissent une SARL pour avoir des règles claires, difficiles à modifier.

SAS (Société par Actions Simplifiée)
C’est une société beaucoup plus souple. Les associés définissent presque librement les règles dans les statuts. Elle est souvent choisie par les start-ups ou les entrepreneurs qui cherchent des investisseurs.

Exemple : une start-up tech qui prévoit de lever des fonds avec des investisseurs choisit une SAS, car cela facilite l’entrée de nouveaux actionnaires.

2. Responsabilité des associés

Que ce soit en SARL ou en SAS, la responsabilité est limitée.

  • Vous ne perdez que ce que vous avez investi.
  • Vos biens personnels sont protégés (hors cas de faute grave).

Exemple : si vous investissez 5 000 € dans une SAS et que l’entreprise fait faillite, vous ne perdez que vos 5 000 €.

3. Le régime social du dirigeant

SARL

  • Le gérant majoritaire (qui détient plus de 50 % des parts) dépend du régime des travailleurs non-salariés (TNS).
  • Résultat : cotisations sociales plus faibles, mais aussi protection sociale plus limitée qu’un salarié.

Exemple : Paul est gérant majoritaire d’une SARL et se verse 2 000 € par mois. Ses cotisations sociales seront moins élevées qu’en SAS, mais il aura moins de protection.

SAS

  • Le président de SAS est assimilé salarié, rattaché au régime général de la Sécurité sociale.
  • Résultat : meilleure protection sociale (retraite, maladie), mais cotisations plus élevées.

Exemple : Julie est présidente d’une SAS et se verse 2 000 € par mois. Ses charges sociales seront plus lourdes que Paul, mais elle aura droit à une meilleure couverture sociale.

4. Fiscalité : impôt sur les sociétés (IS) ou impôt sur le revenu (IR)

  • Par défaut, SARL et SAS sont imposées à l’impôt sur les sociétés (IS).
  • Possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant 5 ans sous certaines conditions.

Exemple : une SARL qui fait 30 000 € de bénéfices paiera l’IS (15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices, puis 25 % au-delà).

5. Transmission et entrée de nouveaux associés

SARL

  • Les parts sociales ne se transmettent pas librement. Il faut l’accord des autres associés.
    Exemple : si un associé veut vendre ses parts à une personne extérieure, il doit obtenir l’accord de la majorité des associés.

SAS

  • Les actions sont plus faciles à céder. La cession est souvent libre, sauf restriction prévue dans les statuts.
    Exemple : dans une SAS, un associé peut céder ses actions à un investisseur sans blocage administratif lourd.

6. Capital social

  • SARL : minimum 1 € (même si, en pratique, il vaut mieux mettre plus pour rassurer banques et partenaires).
  • SAS : également minimum 1 €, mais plus de souplesse dans l’organisation des actions.

Exemple : deux associés créent une SARL avec 1 000 €. Ils doivent préciser précisément la répartition des parts (par exemple 50 % – 50 %). Dans une SAS, ils peuvent créer différents types d’actions (actions de préférence, actions simples, etc.).

7. Gouvernance et souplesse

SARL

  • Très encadrée par la loi.
  • Organisation figée (gérant obligatoire).
    Exemple : une SARL doit avoir un gérant désigné, et ses pouvoirs sont définis par la loi.

SAS

  • Grande liberté d’organisation.
  • Possibilité de créer un directeur général, un comité de direction, etc.
    Exemple : une SAS peut décider que certaines décisions stratégiques doivent être votées par un comité, ce qui n’est pas possible en SARL.

8. Quel statut choisir ?

Choisissez la SARL si :

  • Vous êtes en famille ou en petit groupe.
  • Vous cherchez un cadre clair, sans trop de personnalisation.
  • Vous voulez payer moins de cotisations sociales au départ.

Choisissez la SAS si :

  • Vous voulez attirer des investisseurs.
  • Vous cherchez de la souplesse dans la gestion.
  • Vous souhaitez une meilleure protection sociale en tant que dirigeant.

Tableau comparatif SARL vs SAS

CritèreSARLSAS
Souplesse de gestionEncadrée par la loiTrès souple, statuts personnalisés
DirigeantGérant (TNS si majoritaire)Président (assimilé salarié)
Cotisations socialesMoins élevéesPlus élevées
Protection socialePlus limitéePlus complète
Transmission de partsSoumise à accord des associésTransmission plus simple
InvestisseursPeu adaptéTrès adapté

Conclusion

La SARL et la SAS offrent toutes deux une protection juridique solide grâce à la responsabilité limitée.
La SARL convient mieux aux projets familiaux ou aux petites structures.
La SAS est plus flexible et idéale pour les start-ups ou les entreprises qui veulent grandir et accueillir des investisseurs.

Le choix dépend donc de vos priorités : cadre sécurisé et charges réduites (SARL) ou souplesse et protection sociale renforcée (SAS).